Une étrange rumeur

La réception avait été plus exigeante qu’il n’aurait pu le croire. Ses nerfs étaient à vifs et il n’avait commencé à se calmer qu’une fois le dernier invité parti. Il aida un peu Masson et la nouvelle à ramasser avant de monter se coucher avec Théodora. Contrairement à ses habitudes, il se réveilla très tard. Nyme déjeuna brièvement avant de se faire dire que Nathanael était là. Ensuite, il se rendit donc dans son bureau pour voir tout les deux en grande discussion.

- J’espère que je ne dérange pas.

Lança-t-il avec un sourire. Il était bien content d’accueillir son beau-frère de temps en temps car c’était tout de même de la famille et que Théodora y était très attachée, jamais il n’aurait pu lui enlever ça.

- Que nous vaut l’honneur de cette visite ?

Nathanael sourit en voyant Nyme arriver, puis embrassa Théodora alors que celle-ci se levait et quittait le bureau. Son beau-frère avait l'air impatient, les yeux brillants d'excitation. Il attendit d'être seul avec Nyme pour lui annoncer la nouvelle :

J'ai retrouvé notre homme! Vous aviez raison, il n'était pas marin mais en fait c'est un boucher... On m'a dit qu'il traînait habituellement autour des abattoirs de King's End. Vu le gabarit du bonhomme, je n'aimerai pas y aller seul pour lui poser quelques questions... Viendrez-vous avec moi?

Nathanael semblait avoir pris goût à la chasse, et surtout à la traque. Interroger, épier, suivre des traces... un instinct de limier venait de s'éveiller en lui.

Nyme s’attendait bien à ce qu’il lui parle de cette affaire surtout en remarquant qu’il attendait le départ de Théodora pour parler. Ce qu’il lui dit, il ne savait pas trop comment le prendre.

- C’est vrai que nous n’irons pas plus loin sans prendre de risques…

N’empêche qu’il ne sortirait pas sans avoir prit certaines précautions. Mais il ne voulait pas laisser Nathanael seul dans ce genre d’endroits.

- Mais pas questions que je vous laisse vous faire tuer, je viens avec vous.

Jamais il n’aurait voulu que quelque chose d’aussi grave se produise mais il fallait bien découvrir ce qui se tramait pour éviter que ça recommence ou que ça empire.

Après la mésaventure de Nyme sur les docks, et l'aide inespérée du petit William, Nathanael se dit qu'après tout, il devait bien y avoir un ordre divin des choses. En aidant William, Nyme avait pu être blanchi de ses accusations... Alors si ils en aidaient plus? Des dizaines, des centaines d'enfants, le monde pourrait un peu changer d'aspect!

Il repensa aussi à sa soeur, et à la naissance à venir. Sa petite soeur... elle lui semblait si jeune, encore une enfant, et une vie grandissait en elle. Heureusement elle serait bien entourée dans cette aventure, et il ne doutait pas que Nyme serait aux petits soins pour elle.

Ces derniers jours, il n'avais pas chômé, et avait mandaté quelques petits gamins qu'il connaissait espionner les environs. Mais sans succès. Les mystérieuses armoiries ne trouvaient pas de propriétaire. Un soir, il crut les apercevoir à la porte d'un carrosse, et il le suivit en courant pendant plusieurs minutes avant qu'il ne disparaisse dans le dédale des ruelles. Il nota cependant un détail que le molosse des docks ne leur avait pas communiqué. Le serpent était placé sur un blason rouge et or... peut-être que Nyme en saurait plus.

Comme d'habitude, il l'attendit dans son bureau.

Nyme avait prit le temps de se reposer, de trouver un médecin pour Théodora et aussi de s’assurer que les travaux sur l’orphelinat se poursuivaient toujours. Il avait finit par trouver un tas de blasons avec un serpent et c’était bien aperçu qu’ils auraient besoin de plus de détail pour savoir lequel était celui qu’ils cherchaient. Quand on l’informa de la visite de Nathanael, il se douta bien qu’il devait avoir de nouvelles informations.

Il laissa donc Théodora un moment dans le salon où ils discutaient pour aller rejoindre son beau-frère dans son bureau.

- Alors, qu’est-ce qu’il y a de nouveaux ?

Nyme semblait de bonne humeur, il aimait bien reprendre ce petit rythme de vie avec sa femme, il se sentait bien quand il était tranquille chez lui avec elle parce qu’ainsi, il pouvait garder un œil sur elle et s’assurer que la grossesse se passait bien.

Nathanael sortit de sa poche un dessin froissé, et le fit glisser devant Nyme.

J'ai du neuf, vieux frère! J'ai croisé ce carrosse l'autre jour mais je l'ai perdu. Je ne sais pas ni où il venait, ni où il allait, mais j'ai bien pu mémoriser le blason. Le colosse ne nous avait pas tout dit...

Il laissa à Nyme le temps de le contempler avant d'ajouter:

C'est plus clair pour toi maintenant?

Nathanael n'y connaissait strictement rien en armoiries et en blasons, il savait juste que c'était comme ça que les riches se différenciaient entre eux. Nyme, lui, connaissait ces choses-là. Il le laissa inspecter le dessin, espérant que quelque chose lui revienne.

Nyme observa le dessin un moment. Est-ce que c’était….non….ça ne pouvait pas. Après tout, un simple détail pouvait varier entre certaines familles. Il se tourna vers son bureau sur lequel était posé un imposant livre, il avait glissé quelques objets entre certaines pages où il avait trouvé des écussons sur lesquels se retrouvait un serpent. Il se pencha dessus un instant et fit signe à Nathanael d’approcher Il lui montra alors deux blasons de la même couleur sur lesquels se retrouvaient un serpent disposé de façons différentes.

- Est-ce que c’est un de ces deux là que tu as vu ?

Il y en avait tellement, Nyme ne pouvait pas les connaître par cœur. Souvent, les différents symboles donnaient de l’information sur la famille mais bien sur quand ils étaient vieux de plusieurs siècle ça ne fonctionnait plus toujours.

Nathanael porta son regard sur l'antique ouvrage poussiéreux que Nyme venait de poser devant lui. Il les contempla quelques secondes, avant de poser son index sur le blason de droite. Il le tapota plusieurs fois, dessinant rapidement les contours du bout du doigt, avant de relever les yeux vers son partenaire.

C'est celui-là, j'en suis sûr! Mais maintenant reste à savoir si ce blason est bien celui que notre ami des docks nous a décrit...

Il se repencha pour lire les explications sous le blason.

La famille Van Daal... originaire de Hollande...

Nathanael leva les yeux vers son ami

Ca te dit quelque chose?

Nyme craignait qu’il désigne celui-là…mais si c’était bien ce qu’il croyait avoir vu alors il ne pouvait le nier.

- C’est l’homme qui a épousé ma fiancée.

Il ne l’avait jamais rencontré personnellement mais savait que c’était lui à cause des quelques lettres qu’il avait échangé avec la jeune femme suite à leur séparation forcée.

- Du moins c’est sa famille, ce n’est peut-être pas lui précisément…

C’était une chose qu’il s’était dit qu’il ne ferait jamais, la revoir, heureuse avec un autre avec tous ces enfants qui courent autour. Heureusement, il avait Théodora maintenant et ça avait donc eu un bon impact que son père s’oppose à ce mariage.

- Mais je ne le connais pas vraiment, seulement de nom, je ne l’ai même jamais vu.

En faite, il l’avait peut-être entrevu lors de certaines fêtes mais n’en avait pas de souvenir.

Nathanael ne put retenir sa surprise. C'est vrai qu'il ne connaissait rien au passé de son ami. Ainsi il avait été fiancé... ceci expliquerait en partie son aspect sombre et renfermé... Perdre son amour devait être une des pires choses qui puissent exister... Et de le voir épouser et faire sa vie avec quelqu'un d'autre, vraiment horrible.


J'imagine à quel point ça a du être dur pour toi... Mais j'espère que tu n'as pas épousé ma soeur par dépit! Sinon...

Puis il se radoucit et se mit à réfléchir. Pourquoi diable quelqu'un se serait cassé la tête à lancer une épidémie... simplement pour le faire accuser? Pourquoi vouloir le détruire après toutes ces années, surtout si il était heureux en ménage. Il avait du mal à saisir.

Pourquoi aurait-on fait ça?

- Ne t’en fais pas, j’aime Théodora.

Il avait aimé Helen aussi…mais ce n’était pas de la même façon. Nyme savait que s’il l’avait épousé il se serait sans doute habitué et aurai pu être heureux et ils se seraient sans doute supporté mutuellement. Mais avec Théodora il ne pouvait même pas douter qu’il l’adorait plus que tout.

- Je l’ignore…il y a des fous partout il faut croire. Je ne vois pas qui dans cette famille pourrait avoir une raison politique…donc ça serait sûrement une histoire personnelle…mais à quoi bon tuer tout ces gens pour se venger de quelqu’un d’autre…

Nyme cherchait une raison…car après tout même si celui qui avait déclenché tout ça était fou il devait bien y avoir une raison quelconque.

- Sinon, qu'est-ce que ça pourrait être....peut-être que tu n'as pas suivi le bon carrosse...

Nathanael sourit en entendant encore une fois Nyme clamer son amour pour sa petite soeur. Il avait dit ça pour le taquiner, et il savait , rien qu'à la façon qu'il avait de la regarder, qu'il était fou d'elle. Il espérait un jour pouvoir être capable de lancer de tels regards à quelqu'un... Mais là n'était pas la question.

Nyme venait de soulever une hypothèse qui n'était pas idiote : ils n'avaient obtenu que peu d'informations de la part du colosse des docks, et c'était tout à fait possible que ce soit l'autre blason qui était mêlé à cette histoire.

Il se repencha sur le livre d'héraldique, et lut les informations de l'autre blason.

Les Gallagher... une famille de médecins et chirurgiens... on dit ici qu'ils sont les médecins de la reine... Ca devient lourd là Nyme...

- Les Gallagher…

Nyme était certain d’avoir entendu ce nom quelque part puis tout d’un coup il s’en souvint quand Nathanael mentionna qu’ils étaient médecins de la reine.

- C’est vrai mon père les détestait, je m’en souviens maintenant. Mais ça n’a rien à voir, c’était une historie strictement professionnel. Au moins nous savons que de nombreux membres de cette famille ont les capacités de savoir comment répandre la maladie. Et pour eux, monétairement ça peu être très utile.

Sans compter le fait que ça pouvait les rapprocher encore d’avantage du pouvoir car la reine se tournerait vers ses médecins pour savoir quoi faire d’une épidémie, c’était bien normal. Ils avaient une raison plausible au moins cette fois et le blason était tout de même similaire

- En faite, c’est tout à fait crédible.

Pour Nathanael aussi cette découverte était d'importance, et expliquait beaucoup de choses. Tout se tenait : l'épidémie profiterait à des médecins : leur chiffre d'affaire exploserait, pour peu qu'ils soient les seuls à savoir soigner cette étrange épidémie. Un coup à se faire des milliers et des milliers de livres sur le dos des pauvres gens. Il serra les poings, l'air énervé. Comment pouvait-on avoir ce genre d'idées!

Il faut qu'on tire tout ça au clair! Demain après mes cours, nous irons leur rendre visite... Un confrère comme lui, il ne pourra pas refuser!

Nyme, il faut vraiment qu'on sache si cette ordure a lancé cette épidémie, et le remettre à la justice!

- Très bien…nous irons en espérant qu’ils puissent nous recevoir et qu’ils ne se trouvent pas une excuse quelconque.

Mais avec ces gens là, il faudrait savoir faire preuve de diplomatie et surtout bien se comporter car le moindre petit affront pourrait être une raison suffisante pour les chasser et ne plus jamais les admettre dans cette demeure.

- Par contre, cette fois il faudra éviter de les attaquer directement, de les menacer ou de les insulter parce qu’ils n’hésiteront pas à nous mettre à la porte…et dès qu’ils sauront la raison de notre visite et s’ils sont vraiment les coupables, nous serons en danger tant qu’ils seront en vie.

Nyme préférait tout prévoir, et prévenir Nathanael de ce qui risquait de se produire.

Nathanael comprit les avertissements de Nyme, mais ils le laissèrent profondément perplexe. Une enquête sans pousser les suspects à bout? Mais il se doutait aussi qu'un seul faux pas ternirait la réputation de Nyme, mais risquait surtout de lui fermer les portes d'une carrière dans le droit, voire de l'envoyer tout droit en prison!

Comment veux-tu t'y prendre alors? On ne va pas prendre le thé, avec votre petit doigt en l'air, et demander tranquillement : Au fait, mes chers amis, vous ne seriez pas à l'origine d'une épidémie mortelle par hasard? Et reprendre une gorgée de thé

- Je ne sais pas…la meilleure façon serait de fouiller…mais encore là si on se fait prendre on aura de sérieux problèmes.

Ils ne pouvaient tout de même pas les interroger directement mais pourraient peut-être trouver quelques indices dans la maison.

- Il faudra déjà une bonne raison pour s’inviter mais ensuite ça ne devrait pas être compliquer de trouver une excuse pour visiter un peu et tenter de trouver quelques indices…mais il ne faut pas se tromper car si ces gens ont été capable de déclencher une telle épidémie, ils n’auront aucun mal à nous faire tuer si on devenait trop gênant.

Il fallait donc être sympathique, et surtout bon acteur.

- Peut-être pourrions nous tenter de payer quelques domestiques pour obtenir des documents.

Nathanael restait perplexe. Il allait évidemment falloir aller sur les lieux pour trouver des informations, mais c'était risqué. Il risquait sa carrière, et même sa vie.
Un frisson lui parcourut l'échine. Ils jouaient gros, mais une telle hécatombe ne pouvait pas être ignorée. Mais comment...

Tu as déjà une bonne idée?

Son esprit envisagea rapidement toutes les excuses possibles. Un dératiseur? Un ramoneur? Nyme qui viendrait leur parler de son oeuvre de charité? Vendeur? Nyme se présentant comme médecin?
Des centaines de possibilités s'offraient à lui, mais il n'en trouvait aucune valable... Ce sentiment d'impuissance était terrible et frustrant.

- On pourrait….

Il fallait qu’il réfléchisse…lui vint alors une idée qui lui paru la plus évidente.

- Simplement se présenter, je pourrais prétendre vouloir discuter de certaines expériences ou d’un cas qui me laisse perplexe. Non seulement ils seraient contents de prouver qu’ils sont bien meilleurs que tout le monde sans doute…mais en plus je pourrais facilement les occuper et ça te laissera le temps de fouiller un peu. Nous aurons simplement à dire que tu es un étudiant qui veut parfaire ses connaissances et qui travaille avec moi de temps en temps.

C’était quand même une solution qui lui semblait logique et qui leur permettrait de parler de différentes maladies sans attirer les soupçons. De plus Nathanael pourrait fouiller plus librement car s’il se faisait prendre, il pourrait prétendre chercher quelques documents. Ça ne serait pas très bien vu, mais c’était au moins une raison.

Nathanael écouta avec attention la nouvelle proposition de Nyme, et trouva celle-ci parfaitement logique. Une consultation entre confrères aurait le mérite d'éveiller le moins de soupçons possible. Et c'est vrai qu'il pourrait passer pour un apprenti chirurgien à peu près plausible.

Je suis d'accord, c'est une bonne idée! Maintenant reste à savoir quand nous allons nous y rendre. J'ai cours jusqu'à 16h demain, mais ensuite je pense être libre. Qu'en penses-tu?

Il allait devoir s'organiser pour trouver les quelques accessoires, et ensuite il faudrait la jouer fine, pouvoir s'éclipser discrètement pour aller musarder. Mais l'enjeu en valait la chandelle.

- Très bien, tu n’auras qu’à venir ici à cette heure et nous partirons. Si jamais Théodora pose des questions, je vais à ton école pour aider un professeur malade.

Nyme aimait tout planifier, surtout quand les conséquences pouvaient être si délicates. Et après tout, il continuait à vouloir tenir sa femme loin de tout ça, ainsi personne ne pourrait lui reprocher quoique se soit si jamais ça tournait mal.

- Si tu veux, je pourrais te prêter un des anciens costumes que je portais quand j’étais étudiant, ce sera plus crédible.

Au moins, son habitude de tout conserver soigneusement semblait avoir des effets positifs de temps en temps. Restait à voir si ses vêtements seraient de la bonne taille mais la différence ne devait pas être énorme non plus, il faudrait qu’il demande à Masson où il les avait rangés.

Deux jours s'étaient écoulés depuis leur découverte, et la vie avait repris son cours au manoir. Theodora était impatiente de voir l'orphelinat terminé, pour pouvoir commencer à aider tout ces enfants. Nyme n'avait plus l'air aussi inquiet, et passait plus de temps avec elle au manoir.

Lorsque Nyme rentra de son cabinet, la maison était calme. Trop calme. Aucune lumière n'était allumée, et la porte d'entrée était ouverte au vent glacial de l'hiver.
Lorsqu'il pénétra dans le hall, une fois qu'il alluma les lampes de gaz, il découvrit des traces de lutte. Masson et la petite bonne étaient ligotés dos-à-dos, inconscients, mais à priori indemnes.
Et sur le guéridon près de la porte, une lettre cachetée aux armoiries des Gallagher.

Monsieur Wintercome

Nous avons eu vent de l'intrusion de votre soi-disant étudiant dans nos appartements, et nous savons ce que vous avez découvert grâce à lui. Vous êtes brillant. Mais nous ne pouvons raisonnablement pas laisser éclater un tel scandale.

Nous vous attendons pour en discuter entre gentlemen ce soir, à minuit, sur le quai numéro dix du West End. Si vous prévenez la police, elle ne lèvera pas le petit doigt, par ordre de la reine.

PS: Au cas où vous ne seriez pas disposé à répondre à notre invitation, pensez à votre chère et ravissante épouse. Quel drame ce pourrait-être si elle mourrait, ou si elle perdait votre premier héritier...

Ebenezer Gallagher

(hrp : est-ce que ça te dirait que je fasse de la pub pour La City sur l'autre forum où je joue?)

Nyme avait confiance en Nathanael. Il savait que son beau-frère n’abandonnerait pas malgré les dangers. De son côté il avait fait une analyse plus détailler des preuves qu’ils avaient et prit en note plusieurs témoignages de ses clients sur la maladie. Il avait tout soigneusement classé et rangé dans le coffre-fort de son bureau par précaution. Ça pouvait sembler un peu extrême voir même à la limite de la paranoïa mais Nyme ne pouvait même pas s’imaginer à quel point il avait raison de se méfier. Ce soir là, il rentra un peu plus tard que d’habitude puisqu’il s’arrangeait souvent pour arriver pour le diner et pouvoir passer la soirée avec sa femme. En arrivant, il fut étonné de voir la porte ouverte…en été ça pouvait être compréhensible mais avec le vent qui soufflait ce soir là c’était une mauvaise idée. Il entra, s’attendant encore à se faire expliquer la situation mais un lourd silence fut tout ce qu’il pu entendre. Il avança un peu en appelant Masson pour savoir ce qui se passait mais n’obtenu aucune réponse. De plus en plus inquiet, il continua à avancer pour allumer les lampes et sursauta en voyant le majordome et la bonne ainsi ligoté. Il se précipita pour les détacher et constata avec soulagement qu’ils étaient seulement inconscients. Il chercha ensuite Théodora qui selon lui devait être attaché quelque part mais en se retournant il vit la lettre qui n’était pas là quand il était parti. En voyant les armoiries, il senti son cœur rater un battement. Nyme attrapa l’enveloppe et l’ouvrit. Il aurait dû s’y attendre. Il sentait toute sorte de pensées se succéder dans son esprit. Il paniquait. Il s’imaginait toutes les horreurs qu’ils pouvaient faire subir à Théodora mais il se ressaisit rapidement.

*Pense…tu n’as pas le choix d’y aller, il faut sauver Théodora…mais c’est peut-être un piège…Peu importe à quoi ça servirait de continuer si elle n’est pas là…*

Nyme s’empressa d’aller réveiller son cocher pour qu’il le ramène à Londres. L’homme ne lui posa pas de question sur la raison de ce départ, il n’avait pas l’habitude de se mêler des affaires de son patron. Le trajet lui semblait tellement long…il surveillait sans cesse l’heure à sa montre, après tout ce n’était pas une bonne idée d’arriver en retard à ce genre de rendez-vous. Il avait songé à prévenir Nathanael, mais il n’avait pas le temps et ne voulait pas risquer de l’impliquer lui alors qu’il avait peut-être encore la paix avec cette histoire et qu’il pouvait continuer à travailler.

Une fois arrivé, la berline s’arrêta et il en descendit pour marcher le reste du chemin. D’un pas rapide, sans vraiment faire attention à ce qui se passait autour de lui. La nuit était glaciale, le reflet de la lune reluisait dans la Tamise et le vent ne cessait de souffler. Nyme marcha un moment afin d’arriver aux quais et continua en les comptant un à un jusqu’à arriver au numéro dix. C’est alors qu’il se rendit compte que dans son empressement, il n’avait pas songer s’amener quoique se soit pour ne serait-ce que se défendre. Tout ce qu’il voulait c’était voir Théodora pour s’assurer qu,elle allait bien.


(Ça serait très apprécié puisque malgré mes tentatives ça ne semble pas fonctionner…oh et j’aime beaucoup le nouvel avatar de Théodora !)