Le mariage

Elle s'était réveillée très tôt ce matin là, sans arriver à se rendormir. Elle avait tourné en rond dans son lit avant d'en sortir pour rester sur la terrasse à voir le soleil se lever. Puis Eleonore, qu'elle connaissait depuis peu, mais qu'elle appréciait déjà beaucoup, était venue la chercher pour commencer les préparatifs. Une fois lancés, la matinée avait passé à une vitesse folle. Et là, elle était à deux doigts de se marier... Son coeur battait la chamade, et elle avait l'estomac noué... et s'il disait non? Et s'il se trompait? Elle tenta de chasser toutes la foule de pensées qui envahissaient son esprit alors qu'elle enfilait la robe. La fameuse robe qu'elle avait recousue de ses mains. Elle se sentait comme une princesse d'un conte de fées, avec tout ce beau tissu froufroutant autour d'elle. Eleonore lui coiffa ensuite les cheveux en un lourd chignon agrémenté d'une couronne de fleurs d'oranger. Une dernière épingle à chignon, une dernière boucle à refixer, puis Nathanael vint la chercher. Elle eut presque envie de se moquer de lui en remarquant le regard qu'il lui avait lancé lorsqu'il l'avait vue enfin prête.

Tu es magnifique petite soeur, il est bien heureux celui qui t'épouse...

Ils arrivèrent enfin dans le champ de vison de Nyme. Theodora resplendissait dans sa robe blanche scintillante, de lourdes boucles encadrant son beau visage de poupée. Nathanael l'accompagna, puis la laissa face à Nyme après l'avoir embrassée sur la joue. Elle leva alors les yeux sur son amoureux, presque son mari, les yeux brillants d'impatience. Puis la cérémonie commença.

Nyme avait l’impression d’aller tout droit vers sa mort tellement il était nerveux ! Pourtant il était tellement heureux. Tout d’un coup, il la vit arriver. Elle resplendissait, on aurait dit une véritable princesse. Il sentait son cœur s’affoler et la peur lui serrer la gorge mais quand il pu la regarder dans les yeux, ses soucis s’envolèrent. C’était elle, son ange, celle qu’il avait attendu si longtemps et avec qui il passerait le restant de ses jours. Le prêtre se mit à déblatérer quelque chose mais Nyme était incapable de l’écouter, complètement absorbé dans la contemplation de celle qui à la fin de cette journée serait sa femme. Vint finalement LA question et Nyme n’eut même pas un moment d’hésitation, inconsciemment, il saisit les mains de Théodora avant de dire :

- Oui, je le veux.

Vinrent ensuite les secondes d’angoisses à la regarder….se demandant si elle avait changé d’idée….si elle refuserait…

Elle n'en menait pas bien large non plus, mais le fait de voir Nyme en face d'elle, si beau, et le regard si ébahi et amoureux qu'il lui lançait contribuèrent à la rassurer définitivement. Elle ne regrettait rien, au contraire, elle était impatiente de se lancer dans cette nouvelle aventure, de commencer une vie à deux, avec celui qu'elle aimait. L'amour qu'elle avait pour lui était sa seule certitude, et pour le reste, ma foi, ils avaient la vie pour le découvrir!

N'empêche, elle sentit son coeur s'arrêter une seconde lorsque le prêtre posa LA question à Nyme, puis soupira de soulagement en l'entendant dire oui...Pour elle, la question n'en était même pas une, et c'est sans hésiter qu'elle répondit.

Oui, je le veux...

Puis elle lui caressa doucement la joue lors du rituel baiser, alors que leurs quelques invités applaudissaient bruyamment derrière eux. Ca y est, elle venait définitivement de changer de vie!

Nyme fut soulagé de l’entendre prononcer ces mots et l’embrassa tendrement. Voilà, ils étaient unis pour la vie et il espérait bien que ce soit une très longue et très heureuse vie. Il sentait son cœur si léger, se disant qu’il avait bien fait de ne pas épouser n’importe qui comme il l’avait d’abord voulu pour se désennuyer. Il recula un moment pour la regarder puis, il la serra dans ses bras comme pour s’assurer qu’elle était bien réelle.

- Je t’aime.

Lui murmura-t-il à l’oreille. Nyme revint finalement à la réalité en se tournant vers les invités qui les félicitaient. C’était une bonne idée d’inviter ces gens, il se sentait plus à l’aise parmi eux, ils étaient un genre de famille et étaient véritablement heureux pour eux. Il cru même apercevoir l’imposante silhouette de Masson dans un coin, un mouchoir à la main. C’était plutôt étrange pour lui de voir ça mais bon, il devait être heureux.

Elle se lova contre lui, se faisant toute petite, et ferma les yeux. Elle était à sa place, elle était bien, et le monde pourrait s'arrêter de tourner qu'elle ne le verrait même pas. Elle lui rendit son aveu en murmurant, puis les deux tourtereaux retournèrent à la fête. Ils mangèrent, dansèrent, et partagèrent ce moment magnifique avec toutes les personnes qui étaient proches d'eux.

Puis, vers les premières heures du matin, elle suivit Nyme qui l'avait prise par la main, gravir les escaliers menant à leur chambre. Une fois que la porte se referma doucement, les deux jeunes mariés commencèrent à s'embrasser avec passion. Maintenant, elle pouvait profiter de lui, passant autant de temps qu'elle voulait avec lui, sans que personne ne trouve rien à redire. Plus aucune barrière, plus besoin de retenue.

Ils s’amusèrent bien avec les quelques invités jusqu’aux petites heures du matin où ils se retrouvèrent enfin seuls. Les nouveaux mariés se rendirent dans la chambre qu’ils partageraient désormais. La porte se referma, les laissant dans la pénombre de la chambre dont la seule lumière provenait du foyer qui chauffait la pièce. Ils s’embrassèrent passionnément, plus besoin de retenue, ils avaient le droit de se laisser aller. En riant, il la souleva du sol en la faisant tournoyer puis la posa sur le lit, s’asseyant à ses côtés. Qui aurait pu croire qu’en allant faire réparer cette robe il rencontrerait la personne qui la porterait par la suite.

- Tu sais…on est pas forcé…si tu n’en a pas envie…

Nyme était un peu hésitant, il n’avait pas songé à ce moment avant et avait peur de faire des bêtises, encore une fois.

Son rire cristallin résonna dans toute la pièce quand Nyme la prit dans ses bras et la fit tournoyer autour de lui, agrippée au cou de son mari. Son mari... elle ne se faisait toujours pas à cette idée. Il la déposa avec autant de délicatesse que si elle était en porcelaine sur l'édredon de l'immense lit qui trônait au milieu de la pièce. Mais Nyme, encore une fois, s'inquiéta pour elle, alors elle lui caressa tendrement la joue.

Je te veux toi ...

Répondit- elle simplement en plongeant ses yeux noisette dans ceux de son mari. Elle l'aimait passionnément, mais elle appréhendait quand même ce qui allait se passer entre eux. Elle savait dans les grandes lignes ce qui se passait entre un homme et une femme, et elle avait souvent entendu les couturières de l'atelier en discuter, parfois sans retenue. D'après elles, c'était quelque chose d'agréable... Mais c'était avec Nyme qu'elle avait envie de connaître ça.

Quand sa robe de mariée glissa sur le sol, et qu'elle se retrouva nue contre son mari, elle se laissa entraîner par ce qu'elle ressentait, grisée par le contact de ses mains. Si les débuts furent hésitants et un peu douloureux, la suite se fut plus intense et plus passionnée.

Lorsqu'elle se lova contre lui, encore un peu tremblante sous le coup de l'émotion et de l'effort, elle était heureuse comme jamais. La tête au creux de son épaule, sa petite main effleurait doucement son torse, elle sourit en lui murmurant.

Honnêtement, tu aurais le coeur d'aller dormir à côté après ce qu'on vient de vivre?

Elle se fit encore plus petite entre ses bras.

C'était magnifique Nyme... j'avais un peu peur au début mais... c'était merveilleux...

C’est vrai que ça aurait été difficile de tout simplement se lever, ramasser ses affaires et aller se coucher ailleurs. Pas seulement parce qu’il faisait froid et qu’il était soudainement paresseux mais parce qu’il se serait sentit mal de la laisser toute seule dans cette grande pièce. Après tout, Théodora faisait partie de lui, comment pouvait-il s’en séparer tout bêtement ?

- Comment je pourrais me résoudre à te laisser toute seule dans cette grande pièce toute noire ?

Il l’entoura d’un bras pour la garder contre lui tout en allant de l’autre main écarter quelques mèches de cheveux de ses jolis yeux noisette.

- J’avais si peur de te faire mal…mais c’était…

Nyme ne trouvait pas les mots et l’embrassa, il se sentait bien, contrairement à ce qu’il aurait pu croire si on lui avait dit qu’il se retrouverait nu dans un lit avec une femme à ses côtés.

- Tu réalises, on est marié…enfin, plus personne ne pourra nous dire ce qu’on doit faire. Tu es une partie de mon monde et je suis une partie du tien.

Et pourtant tant de choses auraient dû les empêcher d’en arriver là. Mais rien n’avait réussis, et rien ne réussirait à les séparer, du moins c’est ce que Nyme se disait après ce moment d’amour.

Elle lui sourit simplement, heureuse d'être là. Elle aussi n'aurait jamais pensé à être si à l'aise, nue à côté d'un homme. En l'entendant commencer à s'expliquer, elle lui posa délicatement l'index sur ses lèvres.

Ne dis rien de plus... c'était magnifique... je crois que cette journée est la plus belle que j'ai jamais vécue... et on en aura des centaines d'autre comme ça. Je te le promets... A partir de maintenant on va être tellement heureux qu'on va en faire des jaloux.

Puis ils discutèrent de tout et de rien, et elle s'endormit, son corps nu contre celui de son nouveau mari, avec un léger sourire aux lèvres.

Il la regarda dormir un moment avant de s’assoupir à son tour, terminant ainsi ce qui venait d’être la plus belle journée de sa vie. Nyme dormait encore profondément quand le soleil se mit à briller plus fort, passant à travers la fenêtre et leur faisant réaliser qu’ils avaient oublié de fermer les rideaux. Un rayon lui arriva directement dans les yeux si bien qu’il ne pu que les ouvrir. Il tenta de se tourner pour se rendormir mais ce fut inutile. Par contre, il n’osait pas se lever de peur de réveiller Théodora qui dormait toujours à ses côtés. Plus il passait de temps à ses côtés, mieux il se sentait. Dans le fond, son majordome avait eu raison, il lui fallait une femme, mais une épouse qu’il aimait, c’était encore mieux. Il la vit cligner des paupières à quelques reprises et déposa un baiser sur son front.

- Bon matin mon amour.

Dit-il doucement pour ne pas la brusquer. Ça allait être leur première journée en tant que mari et femme et ils avaient tout de même plusieurs choses à planifier mais il ne voulait pas la presser non plus. Après tout, les bals et les collectes de fonds pouvaient bien attendre encore un peu.

Elle sentit la chaleur du soleil sur son visage et ouvrit les yeux doucement. Elle hésita une seconde, avant que toute la magnifique journée de la veille lui revienne en mémoire. Puis elle accueillit Nyme avec un grand sourire. Elle tendit la main et lui caressa amoureusement le visage.

Bonjour mon ange...

Ils restèrent quelques instants ainsi, avant que Théodora ne se décide à se lever. Mais, si ce qui s'était passé hier soir s'était passé dans la pénombre, maintenant, en plein jour, elle n'osait pas sortir du lit entièrement nue. Elle allait s'y faire, car elle espérait bien que ce qui s'était passé entre eux allait se reproduire. Elle glissa timidement le pied en dehors du lit, puis attrapa et enfila le plus rapidement possible la robe de chambre posée sur une chaise.

Aussitôt qu’elle s’était réveillée, Nyme avait sauté hors du lit pour enfiler ses vêtements. Il était d’un naturel prévoyant et avait donc déjà mit des vêtements propre dans un coin. Il se tourna ensuite vers Théodora qui semblait plus timide que la veille. Se glissant derrière elle, il entoura sa taille de ses bras et l’embrassa dans le cou.

- Pourquoi tu te caches comme ça ?

Demanda-t-il avec un petit rire en regardant par la fenêtre.

- Et si on allait voir ce que nous avons pour déjeuner ce matin. Je vais te laisser t’habiller.

Comprenant qu’elle était un peu timide, Nyme sorti de la chambre pour la laisser s’habiller. Il descendit l’escalier avant d’aller à la cuisine discuter avec Masson qui travaillait comme à son habitude, la seule différence pour lui c’était de devoir préparer une assiette de plus.

Elle le retrouva plus tard, vêtue de la robe toute simple qu'elle portait le jour où ils s'était rencontrés, et ses longues boucles brunes retenues par un ruban assorti. Elle avait un peu de mal à se dire que cette énorme demeure était chez elle à présent. Pour l'instant, elle se sentait encore comme en visite, comme une étrangère, même si ses maigres effets avaient été rapportés dans sa chambre. Heureusement, Nyme et Masson la feraient vite se sentir à l'aise.

Elle arriva timidement dans la belle salle à manger, sourit en voyant son mari attablé, et vint le rejoindre. Ses yeux s'écarquillèrent en contemplant autant de nourriture sur la table. Avant, elle déjeunait d'une tranche de pain avec un peu de confiture, et là elle avait devant les yeux un dîner digne de la Reine! Peut-être que Masson s'était dit qu'ils avaient besoin de forces après cette nuit...

Elle s'assit, hésita un peu avant d'oser se servir, puis demanda à Nyme.

Tu m'as dit que nous avions des choses à voir ensemble aujourd'hui... de quoi parlais-tu?

Nyme s’était assis à table, attendant Théodora pour commencer à manger. Quand elle arriva, il l’accueillit d’un sourire. Il la laissa se servir en premier avant de lui-même manger un peu. Masson vint les rejoindre, s’asseyant à table pour déjeuner aussi.

- Et bien, il va falloir prévoir où et quand nous te présenterons à la société. Et à partir de là nous pourrons organiser des événements pour recueillir des fonds.

- La salle de bal va nécessiter des travaux.

- Effectivement, car je n’y aie jamais mis les pieds mais ce détail ne devrait pas être compliqué.

Le manoir regorgeait de couloirs, de détours et de pièces immenses et minuscules. Il y avait des endroits où Nyme n’allait jamais et le seul qui connaissait tout de cet endroit c’était le majordome.

Theodora laissa tomber sa fourchette sur son assiette de porcelaine tant elle était surprise. Elle rougit légèrement en voyant les deux hommes la regarder avec surprise. Jamais au grand jamais elle n'avait entendu ça.

Tu as... tu as une salle de bal... chez toi? Une SALLE de bal? Je... je croyais que seule la Reine avait ce genre de choses! Il faut que tu me la montres! Et je... attends je n'ai pas de robe de bal! Il faut que je m'en fasse une je...

Elle commença à s'affoler, d'une en réalisant à quel point Nyme venait d'un monde différent du sien, et était aisé, et d'une autre, la possible rencontre avec la haute société. Elle était prête à se lever et à partir aller s'acheter du tissu pour améliorer une de ses simples robes.

- Je crois que ce n’est pas une grande salle, n’est-ce pas Masson ?

- C’est une taille…respectable.

- Tu vois, ce n’est pas si énorme alors.

Nyme riait en voyant Théodora réagir ainsi. Apparemment, elle n’avait pas pensé à tout ça.

- Si tu préfères on peut très bien t’acheter une robe, sinon rien ne nous empêche d’aller t’acheter du tissu pour travailler.

Après tout, peut-être qu’elle préférait s’en occuper elle-même puisqu’elle en était capable. Par contre, il ne savait pas du tout combien de temps ça pouvait prendre et ne voulait pas non plus qu’elle s’épuise au travaille.

Elle fronça légèrement les sourcils en entendant la proposition de Nyme

Tu sais qu'une robe de bal c'est très cher... je n'ai pas les moyens de m'en offrir une... La dernière fois que nous sommes allés danser j'avais emprunté la robe à une de mes collègues... Et je ne peux pas venir habillée à une bal comme je le suis aujourd'hui...

Elle se perdit dans ses réflexions, n'ayant pas réfléchi une seule seconde au fait que maintenant, elle était mariée avec quelqu'un qui n'aurait aucun souci pour lui offrir la plus magnifique des robes, et qui en plus serait heureux d'aller la choisir avec elle... les vieilles habitudes ont la vie dure.

Il sourit doucement.

- Théodora, je te rappel que tu es madame Wintercome maintenant.

Apparemment, il n’était pas le seul à avoir des habitudes bien ancrées. Lui ça tenait surtout à son éducation et elle à son ancien mode de vie. Nyme lui prit la main.

- Je ne veux plus t’entendre dire que tu n’as pas les moyens.

Il savait biensur qu’elle saurait se montrer raisonnable car elle ne semblait pas être de nature à jeter l’argent par les fenêtres, car il avait vu bien des fortunes disparaitre à cause d’un manque de prudence.

Elle rit alors, se jetant à son cou comme une petite fille à qui on vient d'offrir un beau jouet. C'était si simple de lui faire plaisir! Comme elle n'avait presque rien, un tout petit quelque chose était déjà beaucoup. Elle déposa un tendre baiser sur ses lèvres avant de s'asseoir sur ses genoux.

C'est vrai? Tu vas m'offrir une robe de bal? Merci mon amour! Et dire que moi je n'ai rien pu t'offrir pour notre mariage... j'en suis vraiment désolée...

Elle se lova contre lui, son visage dans le creux du coup de Nyme. Une vraie poupée, avec un éternel sourire peint sur les lèvres, qui arrivait à se rendre heureuse avec un rien. Quelques jours auparavant, Nyme l'avait vu rire aux éclats au simple spectacle d'un écureuil traversant le parc... Tellement différente des femmes de la haute société qui ne s'intéressent à rien si ça n'avait pas deux ou trois carats.

Masson se leva et les laissa seuls. Nyme garda Théodora dans ses bras, elle semblait réellement désolée de n’avoir rien à lui offrir.

- Tu m’as déjà offert le plus merveilleux des cadeaux en acceptant de m’épouser, ça me suffit amplement.

Il lui fallait si peu pour être heureuse que Nyme trouvait ça parfois un peu étrange mais c’était ce qui faisait tout de même le charme de sa femme. Elle était toujours souriante et elle lui apprenait toujours à apprécier la moindre petite chose que la vie pouvait lui donner. En faite, elle continuait simplement à lui enseigner comment être heureux comme il lui avait demandé.

- Et quand nous irons te choisir une robe, je veux absolument que tu choisisses celle qui te plaît le plus.

Pas question qu'elle se sente mal de dépenser de l'argent ou ce genre de chose puisque c'était son argent à elle aussi et qu'elle pouvait bien s'offrir ce qu'elle voulait.

Elle était toujours contre lui, lui caressant doucement le visage.

Tu es sûr? Je m'en veux de ne plus gagner d'argent... Mais vivement qu'on organise ce bal, pour que je m'occupe de ces petites filles... J'ai tellement hâte de me sentir utile de nouveau, servir à quelque chose... Je ne veux pas être comme ces femmes qui passent leur journée à dépenser l'argent de leur mari... Je te promets que je m'occuperai bien de ces enfants! Si tes amis donnent assez d'argent, on pourrait aussi embaucher un menuisier, ou un forgeron, pour apprendre un métier aux petits garçons...

Elle ressemblait à son frère, enthousiaste, voulant refaire le monde, et assez d'énergie pour déplacer des montagnes.

Tu me diras quand tu auras le temps de m'accompagner... Tu crois qu'il me faudra des bijoux aussi?

Nyme l’écouta patiemment avec un sourire. Elle en avait de l’ambition, c’était indéniable, mais au moins c’était une excellente chose puisqu’il savait qu’elle n’abandonnerait pas ce projet qui en plus de l’occuper aiderait bien des gens à améliorer leur condition. Parce qu’après tout, elle avait peut-être eu beaucoup de chances mais ce n’était pas le cas de la majorité.

- Avec toi, tout est possible alors on verra bien.

Puis elle revint sur le sujet de sa tenue.

- Et bien, il faut que j’aille en ville aujourd’hui pour un patient mais c’est plutôt tranquille sinon.

En effet car tout ceux qu’il avait vu les semaines précédentes étaient maintenant enfermés chez eux, morts ou s’ils avaient beaucoup plus de chance à l’abri à la campagne.

- Il y a plusieurs bijoux ici, je pourrais te les montrer mais évidemment si tu en veux quelques autres rien ne t’en empêche.