Tout est trop beau pour le demeurer...[pv]

Admin/Riche héritière Messages : 91 Date d'inscription : 09/11/2011

Ailein venait de quitter Nathanael après avoir passé la nuit avec lui. Elle marchait le long de la Tamise d’un pas léger, la tête dans les nuages. Elle aurait pu prendre un cab pour arriver plus rapidement et calmer sa mère qui devait s’inquiéter de sa disparition soudaine mais elle n’y songea même pas. En faite, ses pieds la guidait, elle n’était qu’une véritable machine tant elle était perdue dans ses pensées. Elle ne remarqua même pas devant quel endroit elle venait de passer…Sinon Ailein se serait empressé de s’enfuir en courant.

Le vent soufflait légèrement en faisant virevolter sa cape, le soleil brillait, il était midi et elle ignorait que sa mère venait de quitter la maison pour aller la retrouver. Après tout, vu les derniers événements, c’était plutôt facile de deviner où elle c’était rendu. Ailein portait une robe que Nathe avait prise à sa sœur en voulant l’aider quand elle vivait chez lui. C’était une robe verte toute simple qui lui dénudait les épaules, un peu trop courte aussi ce qui laissait voir les bottines brunes usées qu’elle avait trouvé avant de partir. Ses cheveux volaient au vent et lui recouvraient le visage, elle les écartait distraitement de quelques gestes de la main. Sans trop réfléchir, elle décida de prendre un raccourcit et passa par une petite ruelle sans songer au fait que ce n’était pas un quartier très recommandé pour une jeune fille seule

Propriétaire et rentier Messages : 48 Date d'inscription : 11/11/2011

"Bonsoir, Ailein."

Une voix, qu'elle espérait certainement ne plus entendre de toute sa vie, s'éleva derrière elle. En se tournant, elle découvrirait une figure sombre, droite comme un piquet, parfaitement habillée et terriblement connue. Celle d'un majordome, d'un gentleman anglais dans toute sa splendeur, mais dont le visage était si dur et si froid qu'il en était terrifié ; son regard, lui-même, était si sombre qu'il donnait l'impression d'être un puits insondable et terrible.
Richard, l'employé de Byzance Faraday, qui avait propulsé la jeune femme dans la prostitution après avoir trahi sa confiance et abusé d'elle, lui faisait face.

"Je ne pensais guère vous retrouver à Londres. Après vos deux années passées au Red Rose, et votre fuite, j'avais pensé que vous aviez quitté la ville pour vous éloigner de Monsieur Faraday."

Son ton était froid, inhumain. Il était affublé d'un long manteau sombre au-dessus de son costume habituel, avec un chapeau classique. Il tenait de lourds sacs à papier, au contenu encore inconnu. Son regard sombre continuait de fixer Ailein, sans jamais sciller.

"Il aurait été plus salutaire pour vous d'agir ainsi, Ailein."

La phrase sonnait comme une sentence ; certainement parce que, pour lui, c'en était une.

Admin/Riche héritière Messages : 91 Date d'inscription : 09/11/2011

Ailein se retourna et retint un cri en reconnaissant cette voix. C’était Richard. Ce sal traitre qui n’avait pas daigné lui venir en aide contre son cinglé de maître ! Elle réalisait alors à quel point elle avait été stupide de rentrer ainsi à pied, seule. Mais Ailein avait retrouvé une certaine force grâce au caractère de sa mère, à sa position avantageuse dans une entreprise florissante et surtout grâce à son sauveur et prince charmant. Elle se planta devant lui.

- Il ne me fait pas peur votre monsieur détraqué ! Je suis dans cette ville chez moi autant que lui, même si sa place serait en prison !

Elle fit quelques pas pour s’approcher du majordome et se hissa sur le pointe des pieds pour être un peu plus à sa hauteur.

- Et vous, vous n’êtes qu’un sal rat, une vermine rampante aux pieds d’un sordide personnage et je vous souhaite de brûler en enfer !

Ailein lui cracha au visage. Ça faisait si longtemps qu’elle en rêvait. Biensur, elle aurait préféré se retrouver devant Byzance pour faire ça mais son vil serviteur était quand même une bonne compensation. La jeune femme semblait avoir une confiance irréfléchie en elle-même pour agir ainsi. Après tout, malgré sa nouvelle situation sociale, elle était tout de même seule dans une ruelle avec cet homme. Mais Ailein était comme ça, elle se sentait forte et fière pour une fois et ne réalisait pas ses limites. Avec elle c’était toujours une extrême où l’autre. Quelques leçons lui seraient sûrement bénéfiques et au vu de sa réaction elle en avait encore à apprendre sur la vie. Comme si de rien n’était, elle tourna le dos à Richard comme pour reprendre sa route, contente d’elle, se jurant de porter plainte contre ce Byzance Faraday maintenant qu’elle en avait la possibilité. Il devait payer pour ce qu’il lui avait fait endurer pendant ces deux années infernales et pour ce qu’il avait fait endurer à un tas d’autres filles qui comme elle avait eu une mauvaise passe mais qui n’avait pas pu s’en sortir.

Courtisane Messages : 35 Date d'inscription : 30/11/2011

Pendant tout cet intermède, Charlotte s'était tenue cachée derrière un pilier de briques, un sourire mesquin aux lèvres. Elle avait toujours aimé jouer avec les gens, et le sexe était un jeu parmi d'autres. Une cape dissimulait le haut de son visage, seules quelques boucles blondes dépassaient et coulaient le long de son cou. Elle tendait l'oreille pour écouter la conversation et les protestations de la jeune ingrate, en retenant son souffle. Tout se déroulait à la perfection, et le petit agneau ayant retrouvé sa blancheur réagissait comme prévu.

Le moment fut venu pour elle d'entrer en piste. Ses talons claquèrent sur les pavés inégaux alors qu'elle s'approchait de Richard. Ailein put voit une silhouette sombre et élégante apparaître derrière le majordome. Sa capuche retomba sur ses épaules et elle put voir une jeune fille ravissante, à la peau de lait et aux longs cheveux blancs, l'air bouleversée.

Laissez-là tranquille et allez brûler en enfer, espèce de suppôt de Satan!

Un bruit sourd résonna dans la ruelle et le majordome s'affala lourdement sur le sol. Elle regretta son terme "suppôt de Satan, craignant que ça ne soit trop, trop exagéré, mais de toute façon, l'heure n'était plus aux tergiversations. Evidemment, tout avait été prévu à l'avance, et Richard n'avait rien, bien évidemment.

Elle courut jusqu'à Ailein et lui prit le bras, chuchotant rapidement, d'une voix faussement bouleversée par l'émotion.

Je... je... Vite, il faut nous enfuir! Je connais cet homme, et je sais ce qu'il est capable de faire je... je suis aussi tombé dans les griffes de son patron! Cet horrible...Byzance! Il m'a... fait vivre l'enfer. Dépêchons nous avant qu'il ne se réveille!

Elle l'entraîna un peu plus loin, dans une ruelle sombre et étroite.

Admin/Riche héritière Messages : 91 Date d'inscription : 09/11/2011

Ailein s’en allait simplement quand elle entendit une voix et sentit qu’on l’agrippait par le bras. Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Elle connaissait Byzance ? Elle observa la jeune femme en question et remarqua rapidement qu’elle semblait plutôt en bonne santé, sans marque d’agression quelconque. Pourquoi donc disait-elle qu’elle avait vécu l’enfer ? Ça ne se tenait pas. À cause de ces soupçons, Ailein tenta de se dégager mais elle la traina dans une autre ruelle. Alors, elle réussie finalement à la faire lâcher. Elle regarda Charlotte.

- Qu’est-ce que vous êtes en train de me raconter ? Je ne suis pas une idiote vous saurez ! Regardez-vous un peu, vous n’êtes pas crédible du tout. Pourquoi m’avez-vous joué cette scène ! J’ignore comment vous connaissez le nom de cet ignoble personnage mais vous n’êtes certainement pas tombée dans son piège.

Ailein tenta de s’en aller mais Charlotte l’empêchait de passer.

- Poussez-vous ! Poussez-vous où je fais venir la police !

Elle commençait à paniquer un peu, cette affaire ne sentait pas très bon. Elle ne voulait que rentrer chez elle et régler cette histoire pour enfin rester tranquille. Ailein regarda autour d’elle pour tenter de comprendre dans quoi elle venait de s’embarquer en se faisant trainer là.

Courtisane Messages : 35 Date d'inscription : 30/11/2011

Charlotte s'emporta, déçue que sa petite comédie ne trouve pas l'attrait escompté. La petite grue était plus maligne qu'elle n'aurait cru, mais elle ne se laissa pas démonter pour autant. Elle décida de varier sa palette d'actrice, en tentant une riposte crédible.

Petite idiote, ça fait six mois que j'ai réussi à m'échapper! Vous croyez vraiment que je ressemblerai à ça si je venais de sortir de ses griffes! J'ai dû me cacher pendant des semaines pour ne pas qu'il me retrouve!

Ailein la repoussa et elle recula de quelques pas. Un sourire traversa son visage l'espace d'un instant avant de la suivre à nouveau.

Allez-y, appelez la police! Je suis sûre que vous avez bien vu, dans votre bordel, à quel point le sort des prostituées leur tient à coeur! J'ai raison non?

Elle espérait que son argument avait fait mouche. Elle connaissait bien la vie dans les bordels, bien qu'elle même n'ait jamais eu à y exercer ces talents. Elle valait tellement mieux que ça! Elle fit signe à Ailein de la suivre, espérant ainsi lui donner l'illusion qu'elle pourrait s'échapper quand bon lui semblerait.

Venez, je connais une issue, par là! Dépêchez-vous si vous ne voulez pas qu'il vous ramène d'où vous vous êtes échappée!

Décidément, elle s'amusait énormément à ce petit jeu. Feindre l'angoisse, l'urgence, tout ça était nouveau et très distrayant!

Admin/Riche héritière Messages : 91 Date d'inscription : 09/11/2011

Ailein ne lui faisait plus du tout confiance. Elle ne voulait que se sauver mais elle ne pouvait pas passer. Si elle voulait appeler la police ce n’était pas pour traiter de la situation ignoble dans certains bordels mais elle voulait simplement se sortir de cette situation, que cette inconnue cesse de l’importuner. Pourquoi est-ce qu’elle lui faisait cette scène ? Est-ce qu’elle la prenait pour une idiote à ce point ?

- Qu’est-ce que vous me voulez à la fin ! Si vous voulez être crédible prenez donc la peine d’apprendre à jouer !

Elle tenta à nouveau de partir, mais la seule issue était de passer près de Charlotte, et donc de la suivre un moment. Ailein avait reprit son assurance maintenant qu’elle avait les moyens de se protéger elle se sentait moins vulnérable. Normalement, elle aurait suivit la jeune femme très facilement mais sa naïveté c’était amoindri après les deux années qu’elle venait de vivre, elle avait finit par apprendre quelque chose. Les gens sont très rarement gentils et la méfiance est de mise. Plus elle se rapprochait de chez elle, plus elle se sentait sur d’elle-même. Elle s’était fait avoir et maintenant elle ne se laisserait pas embarquer. Ce nom était une véritable malédiction et elle devait donc s’en tenir loin. Visiblement, elle ne suivrait pas la courtisane ou qui que ce soit qui aurait un lien avec Byzance, restait à employer la force. Car, malgré sa confiance et sa détermination, Ailein n’était pas particulièrement imposante et forte physiquement.

Courtisane Messages : 35 Date d'inscription : 30/11/2011

La réplique de la petite sotte eut le dont d'énerver Charlotte au plus haut point. Elle osait la critiquer, elle, petit vermisseau se débattant encore il y a peu dans la sueur des dockers et des marins de passage! Elle avait l'habitude d'entendre des louanges à longueur de journée, et ce n'était pas cette petite pimbêche qui allait oser la critiquer!

Son sang ne fit qu'un tour, et Charlotte gifla Ailein avec violence, au point que celle-ci vacilla sur quelques pas. Elle lui empoigna ensuite les cheveux et commença à la traîner vers là où elle voulait l'emmener, les pommettes rougies par la violence de son geste. Sa poigne était solide, et elle avait peu de chances de s'échapper.

Eh bien tu vas voir comment je joue,moi! Et pour l'instant mon jouet, c'est toi! Tais-toi et suis-moi, il y a quelqu'un qui désire fortement te voir!

Elle l'entraîna vers le fond de la ruelle, à moitié amusée et à moitié furieuse. La pitié était un des nombreux sentiments qui ne venaient jamais l'importuner.

Admin/Riche héritière Messages : 91 Date d'inscription : 09/11/2011

Ailein sentit la gifle la faire reculer de quelques pas, elle voulu s’enfuir en courant avant que la main de Charlotte ne se referme sur ses cheveux. Elle fut tirée vers l’arrière et n’eut pas d’autres choix que de suivre. Instinctivement, elle tenta de la frapper comme elle pouvait. Elle ne comprenait pas où elle l’amenait comme ça mais ce n’était certainement pas à un endroit où elle voulait se rendre !

- Comment tu fais pour être de son côté ! C’est un idiot ! Un monstre qui s’amuse à abuser des gens ! Tu es complètement folle !

Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait encore mais craignait de se retrouver de nouveau devant Byzance et vu ce que cette fille lui avait dit c’était ce qui risquait probablement d’arriver.

- Tu vois bien quel lâche il fait ! Même pas capable de faire sa sale besogne lui-même ! Il passe son temps à se cacher !

Ailein ne voulait pas vraiment la mettre de son côté, elle s’en fichait bien, elle voulait simplement lui faire réaliser qu’elle était aussi idiote que toutes les autres filles qu’il avait réussi à rouler.

Propriétaire et rentier Messages : 48 Date d'inscription : 11/11/2011

"Oh, tu te trompes, chère Ailein."

Une voix sombre, dure se fit entendre de l'arrière de la ruelle. Des ténèbres s'avança lentement une silhouette hélas bien connue par la jeune femme : un homme, habillé d'un pantalon gris, d'une chemise blanche, d'un veston sombre et d'une cravate noire, lui sourit. Sa crinière blanche s'élevait à mesure que ses pas l'avançaient.
Calme, sûr de lui, il afficha un sourire arrogant alors qu'il posait ses mains gantées sur la canne qu'il traînait toujours avec lui. Byzance Faraday était fier de son coup.

"Je ne me cache pas, je ne me cache jamais. Je fais juste ce pourquoi je suis doué : offrir à mes clients ce pourquoi ils sont prêts à payer. Et, malgré tes évidentes faiblesses physiques et ton manque total de talent, plusieurs de tes partenaires voudraient te retrouver pour quelques séances personnalisées. Je ne suis pas un homme qui déçoit ses clients."

Il fit lentement jouer sa canne entre ses doigts et ses mains, totalement serein. Il glissa ses yeux vers Charlotte, à qui il offrit un léger sourire, avant de se concentrer à nouveau sur Ailein.

"Nous avions un contrat, Ailein : nous l'avons toujours. Tu me dois encore huit années de service au sein du Red Rose, même si je suis maintenant plus d'avis de te placer dans un établissement encore moins huppé pour te faire comprendre le prix de ta trahison. Légalement, d'ailleurs, je suis dans mon droit : je suis déçu qu'une fille du monde comme toi ne sache même pas ça."

Ses pas claquèrent à nouveau sur le sol, alors qu'il s'approchait d'Ailein. Il leva sa canne pour en placer l'extrémité sous le menton de la jeune femme.

"Alors ? Prête à revenir ?"

Admin/Riche héritière Messages : 91 Date d'inscription : 09/11/2011

En entendant voix, Ailein sentit la colère monter en elle. Ce n’était pas de la peur, c’était une véritable rage. Elle le vit s’approcher et le regarda droit dans les yeux alors qu’il débitait ses imbécilités. Elle saisit ensuite l’extrémité de la canne d’un geste vif pour l’envoyer directement dans le visage de Byzance. Le coup avait était plutôt puissant compte tenu de la force de la jeune femme.

- Le prochain de ses connards que vous approchez de moi je le tue !

Elle se calma alors et eu un petit sourire.

- Avez-vous envi d’abuser de moi ?

Le message était plutôt clair, dès qu’elle en aurait l’occasion, elle tenterait de le tuer. Ce n’était plus du tout celle qu’il avait trouvé il y avait deux ans de ça. Et c’était un peu de sa faute puisque ces deux années l’avaient aidé à s’endurcir et que sa récente liberté n’avait fait que lui faire retrouver sa confiance, une chose très dangereuse.

- Et votre contrat vous pouvez bien le bruler ! Je ne suis pas idiote ! Il n’a rien de légalement valable ! Vous l’avez écrit sur une page vierge où était déjà ma signature ! Ce n’est pas un contrat ! C’est de l’escroquerie et croyez moi j’ai bien hâte de vous voir pendu au bout d’une corde !

Ailein se serait jeté sur lui si Charlotte ne la tenait pas. Elle semblait être un taureau devant lequel un agitait une cape, prête à foncer sur lui.

Courtisane Messages : 35 Date d'inscription : 30/11/2011

Charlotte se mit à rire lorsqu'elle entendit Ailein s'énerver contre Byzance. Si pitoyable, si pathétique! Elle tentait désespérément de se débattre alors qu'elle était plus que prise au piège. Mais elle ne le savait pas.

Tu as vu, c'est qu'il mordrait presque le petit chaton! Attention, tu risquerais de te faire mal!

Elle regarda alors Byzance.

C'est pour cette petite chose que tu t'inquiètes tellement? Hum... Elle n'a pas voulu jouer avec moi,la vilaine!

Charlotte détaillait du regard la jeune fille. Jolie, soit, mais un peu trop oie blanche, trop innocente. Le genre de fille fade et ennuyeuse. Celle qui satisfait un besoin, mais qui ne fait pas tourner des têtes. Pas comme elle.

Propriétaire et rentier Messages : 48 Date d'inscription : 11/11/2011

"Ailein est définitivement devenue très vilaine, oui. Ce n'est peut-être pas aux docks que je la destine, mais plutôt aux établissements bourgeois, ceux dans les caves où certains anonymes s'amusent avec des cravaches et des bâtons sur des filles consentantes. Ou attachées."

Il souriait toujours, calme et serein. Malgré ma surprise de recevoir en plein visage la canne, malgré la petite douleur sur sa joue marquée, il n'avait pas perdu son expression joyeuse et arrogante. Il voulait continuer à provoquer la jeune femme, pour qu'elle commette à nouveau de lourdes erreurs - comme deux ans plus tôt.

"Chère Ailein, les conditions de signature du contrat sont extrêmement subjectives. Aucun témoin ne vient corroborer votre thèse, qui tiendra très peu devant un juge. Après tout, quelle fille de bonne famille accepterait d'avouer qu'elle a été tentée par une carrière de catin ? Il me suffira de souligner votre volonté, incompréhensible, de vous marier avec un homme de petit niveau, violent et sadique, pour indiquer combien vous êtes une personne dérangée et étrange. Un juge suivra aisément mes avocats sur cette thèse, étant donné que je vous ai découverte presque nue, ensanglantée et désireuse de vendre vos charmes. J'ai quelques témoins, d'ailleurs."

Après avoir claqué des doigts, il posa son regard sur un élément derrière Ailein. Deux énormes brutes apparurent alors, qu'elle put reconnaître immédiatement comme les hommes qui avaient aidé Byzance à la violer et qui avaient également abusé d'elle, deux ans plus tôt.

"Ces deux messieurs certifient vous avoir me vendre vos charmes, lors de notre rencontre. Et ils sont considérés comme dignes de confiance : ils ne sont pas mes employés mais d'honnêtes et rigoureux dockers, respectés dans leur métier et leur communauté."

Un sourire vicieux apparut sur les visages des deux hommes, tandis que la voix terrible de leur véritable maître continuait de sonner aux oreilles d'Ailein.

"Vous ne pouvez lutter contre moi. Les policiers viennent consommer chez moi, et les juges désirent ma chère amie ici présente. Nul ne vous sauvera, Ailein ; vous êtes à moi, comme vous devriez toujours l'avoir été."

Admin/Riche héritière Messages : 91 Date d'inscription : 09/11/2011

- Attendez de voir ! Ce n’était pas un sadique mais un alcoolique et c’était après notre mariage alors pour la thèse de la folle vous repasserez ! Et justement, jamais je n’aurais signé un tel contrat et je n’ai aucune gêne à hurler haut et fort que c’était une escroquerie ! Vous ne savez pas quelle ennemie vous vous êtes fait !

Ailein tourna la tête pour voir les deux colosses et éclata de rire. Elle n’était peut-être pas du tout en contrôle de la situation mais elle ne se laisserait pas écraser aussi facilement cette fois.

- Et encore une fois le grand seigneur se cache derrière ses gorilles ! Les pauvres, j’espère que vous les payez bien !

Elle avait confiance à cause de tous les nouveaux alliés qu’elle avait réussi à se faire grâce à l’entreprise familiale et surtout parce qu’elle croyait que Nathanael l’aiderait, qu’il ne la laisserait pas tomber. Elle avait de l’espoir de s’en tirer cette fois.

- Vous vous en tirez avec de l’argent et de l’influence mais vous n’êtes pas le seul à pouvoir faire ça. Surtout que vous êtes un étranger ce qui est déjà beaucoup plus suspect.

Avec toutes les usines, les étrangers étaient de plus en plus fréquents mais il était vrai qu’ils avaient toujours tendance à attirer les soupçons dès que quelque chose d’anormal se produisait.

- Je ne suis à personne d’autre qu’à moi-même, je ne suis pas une chose comme cette garce qui se prosterne à vos pieds.

Lança-t-elle sans aucun égard pour Charlotte. À quoi bon continuer à se montrer respectueuse avec des gens qui ne le méritaient pas. Elle dirait ce qu’elle pense pour une fois. Ailein savait qu’elle pouvait s’en sortir, grâce à sa fortune et à ses nouveaux amis. Byzance ne l’effrayait plus, elle ne lui donnerait plus la satisfaction de savourer sa souffrance.

- Il y a bien des façons de rendre la justice, et malgré vos petits jeux de manipulation vous finirez au bout d’une corde au grand plaisir de tous.

Courtisane Messages : 35 Date d'inscription : 30/11/2011

Charlotte ne put s'empêcher de rire face à la colère si insignifiante d'Ailein. C'était tellement drôle de la voir ainsi tenter d'impressionner quelqu'un comme Byzance. Un papillon pris dans un globe de verre, qui se débattait vainement contre les parois, bien qu'il n'y ait plus rien à faire.

Elle lâcha Ailein pour venir se placer derrière Byzance, sa tête sur son épaule et une main frôlant son torse par dessus sa chemise.

Eh bien eh bien, quelle énergie! Si seulement tu aurais pu la déployer quand tes clients venaient te voir, peut-être que nous n'en serions pas là... Petite grue, Byzance a des relations que tu n'imagines même pas, et je crois en avoir tout autant que lui. J'ai un plein calepin de gens tous plus influents les uns que les autres, des juges, des membres de la chambre des Lords et des Communes, des proches de la reine... Un seul mot de ma part et j'obtiens le jugement que je veux... Personne ne t'écoutera, personne ne prêtera attention à toi, aux pauvres appels désespérés d'une pauvre oie blanche tombée en disgrâce...

Elle la contempla tout en se mettant à mordiller sensuellement l'oreille, puis, continuant de lui caresser le torse, elle ajouta.

Mais moi mon agneau, je me prosterne! Plutôt deux fois qu'une... Et quand on voit ce que J'AI et ce que TOI tu as, je ne pense pas que ce soit moi qui ait fait le mauvais choix! Décidément Byzance, ta petite grue est très divertissante. Elle m'amuse!

Propriétaire et rentier Messages : 48 Date d'inscription : 11/11/2011

"Moi beaucoup moins. Les choses insignifiantes me lassent, après en avoir abusé."

Il fit un signe entendu aux deux brutes, qui se rapprochèrent d'un pas rapide d'Ailein. Sous les yeux vides et calmes de leur employeur, les deux hommes s'emparèrent chacun d'un bras de la jeune femme, pour les tordre et la pousser au sol. Ils la voulaient à genoux, pour qu'elle soit en position d'infériorité devant l'homme à qui elle appartenait.

"Je finirai peut-être au bout d'une corde, Ailein, mais il est clair qu'avant ce jour, tu finiras au bout de multiples organes masculins qui s'amuseront de toi, de tesfaibles talents et de tes pleurs. Ne crois pas que l'argent de ta famille ou ton nouvel ami puissent t'être utiles. Nathanael, il me semble, ne peut hélas rien pour toi. Et n'oublions pas que nous vivons une époque troublée dans une ville difficile : un accident est si vite arrivé, n'est-ce pas messieurs ?"

Deux rires gras et lourds de sous-entendus répondirent à la "question" de leur maître. Lentement, celui-ci récupéra sa canne au sol, se retourna vers Ailein et planta l'extrémité de l'objet, celui-là même qui l'avait frappé quelques instants plus tôt, sous le menton de la jeune femme, pour la forcer à les regarder.

"Tu n'es pas digne de mon attention et de mes efforts, Ailein. Tu n'es pas digne de poser les yeux sur cette somptueuse jeune femme, qui a bien plus de talents, de charmes et d'attrait que toi dans son seul petit doigt. Tu oses la traiter ainsi, salir son nom, souiller sa réputation avec tes paroles insignifiantes ? Je n'ai nul remords à ordonner du plaisir à mes hommes, alors."

D'un geste rapide et puissant, il frappa son visage avec sa canne, avant de donner un coup de menton entendu aux deux brutes. Celles-ci se rapprochèrent, posèrent toutes leurs lourdes pattes sur ses vêtements pour, lentement cette fois-ci, commencer à les retirer. Leur objectif était clair : contenter leur employeur tout en prenant un peu de plaisir. Et ils allaient mettre du coeur à l'ouvrage, ils pouvaient en jurer.

(HJ/ Désolé du retard. /HJ)

Admin/Riche héritière Messages : 91 Date d'inscription : 09/11/2011

(hrp : Ce n’est pas grave, c’est le temps de fêtes on a tous moins de temps j’imagine ^^)

Ailein n’avait pas l’intention de lui donner pleine satisfaction. Depuis l’arrivé des deux clowns, elle se doutait bien de ce qui allait se produire mais elle n’était plus la jeune fille qui n’avait connu qu’un seul homme avant de se faire pousser sur un lit. On l’obligea à s’agenouiller et elle regarda Byzance et cette petit garce manipulatrice à ses côtés ? Pour qui se prenait-elle celle là ? Parce que elle c’était une vrai prostitué ? Sans aucun honneur !

Elle reçu un coup de canne qui la tira de ses pensés mais son expression ne changea pas. Alors que les deux hommes commencèrent à lui enlever sa robe. Ailein demeura impassible. Aucune supplication muette ne se lisait sur son visage, pas un son ne sortait de sa bouche et pas une larme ne perla aux coins de ses yeux. Elle ne lui donnerait pas ce plaisir là, c’était hors de question. La jeune femme ne se doutait pas qu’à se moment là les roues d’un carrosse raisonnaient au devant de la ruelle. Malheureusement, on ne pouvait pas apercevoir ce qui s’y passait depuis la rue et le carrosse ne s’arrêta pas. Ailein ignorait qu’elle venait de passer à deux doigts de se retrouver face à sa mère. À la place, elle était coincée avec ses deux gorilles qui après une éternité finirent par la déshabiller. C’était tellement lent que ça en devenait blasant. Elle semblait ne pas se soucier du tout des deux hommes et encore moins de Byzance. Elle affichait un air impassible et se soumettait sans protester puisqu’elle savait que ça ne servait à rien. Pourtant, le fait que pas un son ne s’échappait de sa bouche ennuya un peu les hommes qui s’attendaient à la trouver larmoyante comme d’habitude. Ils furent un peu déstabilisés, ce qui ne les empêcha pas d’obéir à leur maître quoique ce fût beaucoup moins plaisant que la première fois. Ailein pensait à autre chose pendant tout ce temps. Elle avait cette fois beaucoup de choses auxquelles s’accrocher pour supporter ce qui se passait. Elle se sentait beaucoup plus forte que la première fois et elle l’était indéniablement. Elle avait retrouvé une certaine fierté et n’allait pas la laisser tomber malgré tout les hommes qui pourraient se jeter sur elle dans les jours à venir. Son espoir de s’en sortir de nouveau était bien plus présent qu’au début.

Courtisane Messages : 35 Date d'inscription : 30/11/2011

Un sourire mauvais passa sur les lèvres de Charlotte alors qu'elle vit les deux gorilles s'approcher, et surtout l'inquiétude apparaître dans le regard de Ailein. Enfin un peu d'action!
Une main sur le torse de Byzance, qu'elle caressait sensuellement alors qu'elle regardait Ailein se faire deshabiller. Tout ceci commençait à l'émoustiller, et elle aurait même apprécié de montrer à cette petite grue ce qu'il fallait faire pour combler un homme.

Cependant, alors qu'elle attendait un peu de violence, que la jeune fille se débatte, supplie, pleure ou hurle, peu importe, elle fut déçue de voir qu'Ailein n'opposait qu'une résistance passive et muette. Elle fit une moue en contemplant ce spectacle pathétique, voyant les gorilles désabusés par sa non-réaction.

Elle exagéra même un baillement , et posa son menton sur l'épaule de Byzance toujours à ses côtés.

Dieu que c'est ennuyeux! Décidément cette petite grue n'est bonne à rien. Certains hommes peuvent encore trouver leur plaisir en entendant la fille pleurer et se débattre, mais là... ça serait comme faire l'amour à une oie de Noël... Et si on lui montrait, ma chère noirceur?

(hrp : dis-moi quand tu veux que je fasse intervenir Nathanael!)

Propriétaire et rentier Messages : 48 Date d'inscription : 11/11/2011

"Non."

Son ton avait été froid, sec. Ses yeux sans âme étaient fixés sur la silhouette d'Ailein, qui se soumettait aux bons plaisirs des deux brutes qu'il avait embauchés. Cependant, si deux ans plus tôt elle avait su palier son incompétence par un refus et des cris permettant d'exciter ses deux employés, elle adoptait désormais une attitude différente, bien plus intelligente d'ailleurs car elle l'énervait grandement et bloquait légèrement ceux qui étaient chargés de la châtier.

"Ailein ne mérite guère une démonstration de tes talents. Ailein est une petite fille qui pense avoir tout compris et qui est certaine d'avoir gagné en fermant la bouche. Ailein ne se rend pas compte qu'il y a d'autres moyens de la faire crier."

Lentement, il fit un pas en avant. Il appréciait l'enthousiasme et la perfidie de Charlotte, mais ne supportait pas que quelqu'un nuise à ses plans. Il s'accroupit devant la jeune femme, alors que les mains des deux brutes venaient d'arracher ses vêtements. Désormais nue, elle demeurait silencieuse et farouchement déterminée, mais il ne l'entendait pas ainsi.

"Il y a pire qu'un abus, Ailein. Je n'espérais pas en arriver là, mais tu dépasses mes rêves les plus fous."

D'un geste, il fit signe aux deux brutes de la relever. Il passa le bout de sa canne sur les seins et les tétons nus d'Ailein, son regard vide toujours planté sur le visage inexpressif de sa victime.

"L'humiliation, Ailein : voilà la clé de tout dans cette belle cité. Vous pouvez vous relever d'un mari violent, de viols, d'une vie de débauche et de prostitution si personne n'en est informé. Hélas, pourrez-vous vous relever de la découverte de ces éléments ? De leur étalage sur la place publique ? De votre étalage sur la place publique ?"

En montrant du menton la rue grouillante de vie, il fit comprendre à ses hommes ce qu'il voulait. Avec violence, ils commencèrent à traîner Ailein vers le monde à l'extérieur, dans l'optique de la propulser, nue, au milieu de la foule. Difficile, logiquement, de faire survivre sa réputation et celle de sa famille à pareil traitement.

Admin/Riche héritière Messages : 91 Date d'inscription : 09/11/2011

Ailein fut bien contente que Charlotte se fasse dire non comme ça, c’était bien fait pour cette sale garce exhibitionniste ! Elle ne voyait pas trop encore ce qu’il comptait faire. Elle regarda Byzance droit dans les yeux sans broncher en écoutant ce qu’il disait. Il voulait l’humilier publiquement ? À la bonheur !

- Humiliez moi si vous voulez. De toute façon je ne peux rien faire contre et je ne gaspillerais pas mes énergies à me débattre inutilement, je préfère les conserver pour des choses nettement plus intéressantes que pour satisfaire un minable petit malade dans votre genre.

Elle savait que sa réputation était foutue. Peut-être qu’elle aurait une chance si elle tentait de le supplier mais ce n’était pas certain et elle préférait savoir qu’elle avait été humilié la tête haute plutôt que trainer dans la boue encore une fois en éclatant en sanglots. Elle se laissa trainée, ne quittant pas Byzance des yeux, le maudissant intérieurement. Ça ferait du mal au nom de sa famille c’était certain, mais elle savait que sa mère de lui en voudrait pas car elle connaissait l’histoire. Elles n’auraient qu’à prendre leur argent et rentrer dans leur village…C’est ce que n’importe qui aurait fait mais avec Erzebeth Scott on ne pouvait jamais être certain, c’était bien la dernière personne qui baisserait honteusement les yeux devant une de ses pimbêches londonienne.

- Si vous pensez que je vais vous supplier vous vous trompez !

Il fallait bien que ça finisse par se savoir un jour ou l’autre. Ce n’était peut-être pas la meilleure façon mais…Ailein avait abandonné, elle savait que personne ne viendrait l’aider et qu’elle allait se faire jeter nue en plein de la rue, et avec la chance qu’elle avait, tout juste devant une berline qui lui roulerait dessus…

Étudiant en droit Messages : 159 Date d'inscription : 05/09/2011

Nathanael remontait la rue pour la dixième fois à la recherche d'Ailein. Elle n'avait pu prendre que ce chemin, mais où avait-elle bien pu disparaître! IL avait regardé dans les boutiques, les rues alentour, rien. C'était à devenir fou, elle avait tout simplement disparu, volatilisée. Une sourde angoisse lui étreignait la gorge, et mille scenario horribles défilaient dans sa tête. Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé de grave!

La mère d'Ailein n'avait pas tort, il aurait du la raccompagner, mais il avait encore tellement de travail, et il pensait qu'elle allait prendre un cab, et pas faire tout le chemin à pied! Il entendit des éclats de voix provenir de l'arrière d'une carriole remplie de tonneaux, et Nathanael décida d'aller voir ça de plus près. A sa grande surprise, il découvrit que cette carriole masquait une petite ruelle transversale, invisible depuis l'artère principale. Au moment où il s'y engageait, quelle ne fut pas sa surprise de voir Ailein, qui fut projetée contre lui par deux sortes de brutes épaisses. Il la serra contre lui, fou de bonheur à l'idée de l'avoir retrouvée, avant de constater avec horreur qu'elle était... totalement nue.

Mon amour, est-ce que ces brutes t'ont fait du mal? Qu'est-ce qui s'est passé?

Tout en disant ces mots, il ôtait son long manteau en drap de laine et l'enfila à Ailein, avant de la reprendre contre lui. Il jeta un regard mauvais aux deux hommes qui maintenaient Ailein.

Vous n'avez pas de honte à vous attaquer à une jeune fille sans défense?

Propriétaire et rentier Messages : 48 Date d'inscription : 11/11/2011

"Aucune."

Un léger sourire passa sur son visage alors qu'il découvrait le "prince charmant" d'Ailein. Il n'était pas parvenu à retenir son nom, incapable de s'intéresser réellement à un nuisible comme lui, mais il était content de le découvrir. Comme il l'imaginait, cet homme se voulait fier, noble et courageux, mais il semblait n'être au fond de lui qu'un enfant qui voulait garder sa propriété et vivre dans ses rêves d'aventures et de contes. Il se chargerait de le confronter à la réalité.

"Vous devez être l'ami, le compagnon ou le fiancé d'Ailein. Je suis enchanté de vous rencontrer enfin, monsieur. J'avoue avoir longuement réfléchi sur vous : quel était le tracé de votre visage, quel était votre style vestimentaire, quel était votre phrasé. Vous m'avez intéressé, monsieur ! Et je suis ravi de vous découvrir enfin."

Il s'approcha lentement de Nathanael, faisant volontairement claquer ses souliers et sa canne sur les pavés sales et humides de la ruelle. Les deux brutes s'étaient reculées après avoir lancé Ailein vers la rue, et involontairement vers le nouveau venu. Se sentant légèrement coupables de leur bévue, ils craignaient le courroux de celui qu'ils avaient appris à craindre.

"J'étais réellement curieux de savoir qui voulait récupérer le mouchoir que j'avais longuement usagé."

Un sourire menaçant apparut sur son visage alors que, par un geste vif et violent, il frappait les fesses nues d'Ailein avec sa canne. Il leva sa main libre, faisant signe aux deux brutes d'avancer et d'attaquer, en clair de se précipiter vers Nathanael et Ailein et les empêcher de bouger. Il adorait la situation, clairement.

Admin/Riche héritière Messages : 91 Date d'inscription : 09/11/2011

Ailein ferma les yeux alors qu’ils la projetèrent vers la rue. Elle fut surprise de sentir des bras se refermer autour d’elle mais en entendant la voix de Nathanael son cœur se remit à battre. La chance lui revenait enfin. Elle resta contre lui dans son long manteau alors que Byzance s’approcha pour la frapper violemment. Cette fois quelques larmes coulèrent sur ses joues mais elle se serra contre son amour. Elle l’avait mis en danger lui aussi maintenant…mais elle se sentait rassuré quand même de l’avoir avec elle. Elle vit les deux gorilles s’approcher et ne savait pas quoi faire. Devait-elle pousser Nathe pour qu’il parte et la laisse seule dans cette situation fâcheuse ou plutôt s’accrocher à lui pour ne pas se retrouver seule face à eux de nouveau. Pendant toute cette réflexion, elle ne se rendit compte que par la suite qu’elle s’était accrochée à lui par réflexe.

- Nathe je m’excuse…

Il était peut-être déjà menacé après l’avoir libéré comme il l’avait fait la première fois mais maintenant par sa faute la situation était encore pire. Elle voyait ces deux monstres foncés sur eux et voulu s’enfuir avec lui mais l’un des deux leur bloquait la route. Ils étaient fait comme des rats…du moins c’était ce qu’elle pensait. Nathanael était peut-être un bon boxeur…mais est-ce qu’il allait être capable de terrasser les deux gorilles ? Elle en doutait un peu...La dernière fois ils avaient peut-être été chanceux mais il n’y avait alors qu’un seul colosse et Nathe avait été blessé et cette fois là, Ailein ne se sauverait pas en le laissant seul avec eux et ce peu importe combien de fois il pourrait le lui demander.

Étudiant en droit Messages : 159 Date d'inscription : 05/09/2011

Nathanael avait vite compris que la situation était explosive, mais il était tellement heureux d'avoir retrouvé Ailein, et surtout d'avoir remarqué qu'il ne lui était rien arrivé de grave, enfin pas encore, qu'il la serra fortement dans ses bras. Il contempla ensuite les deux gorilles à l'air mauvais, et plus encore, l'individu qui s'approcha d'eux. Pâle, fantomatique, il avait tout l'air d'un démon. Ce qu'Ailein lui avait raconté sur ses années de calvaire lui revint en mémoire. Ainsi c'était lui... lui qui l'avait plongée dans cet enfer, lui qui lui avait ôté sa dignité d'être humain pour la transformer en simple jouet pour le bon plaisir des hommes.

Ses poings se serrèrent lorsque ce pâlichon se mit à parler. Quel monstre! Comment osait-il la considérer de cette manière! C'était un être vivant, avec des pensées, des sentiments, et pas un vulgaire outil! Et il s'en vantait en plus! Son sang ne fit qu'un tour et il ne put se retenir de lui jeter au visage:

Je vous interdis de parler d'elle de la sorte! Vous devriez avoir honte de traîter les gens de la sorte! Vous profitez de la misère et de la détresse des pauvres gens. Vous allez la laisser partir, l'oublier, et ne plus jamais lui chercher d'ennuis! A quand bien même Ailein vous aurait fait faire des dépenses, nous allons les régler, et ainsi elle ne vous devra plus rien. Des gens comme vous mériteraient d'être pendus haut et court!

Puis il osa frapper Ailein avec sa canne. Sans réfléchir, par pur réflexe, il empoigna l'extrémité de la canne, l'arracha à son possesseur d'un geste brusque et en donna un violent coup au visage de Byzance avec le lourd pommeau. Puis, se servant de son arme improvisée, il se prépara à affronter les deux géants, frappant le premier au crâne et attendant que l'autre s'approche.

Propriétaire et rentier Messages : 48 Date d'inscription : 11/11/2011

"Assez."

Il n'avait pas crié, il n'avait pas hurlé. Le ton de sa voix n'avait pas été plus fort, plus élevé que la normale. En réalité, son mot n'avait qu'un murmure, lâché par ses lèvres pâles et retroussées. Les deux brutes s'étaient cependant stoppées immédiatement ; ils étaient habitués à suivre ses ordres à la lettre, et avaient appris à craindre de telles intonations.

"Assez."

Lorsque Nathanael lui avait pris sa canne pour le frapper, il avait accompagné le coup porté à son visage - et il était demeuré dans la position, le visage légèrement tourné sur le côté, un petit filet de sang glissant de sa joue vers sa nuque.
Lentement, il tourna ses yeux vers Ailein et Nathanael. Ses yeux s'étaient animés d'une lueur étrange, rare ; réservée à certaines colères et aux prémices de la Passion.

"Monsieur semble vouloir défendre l'honneur de sa chère et tendre. Il est suffisamment rare qu'un gentleman s'attache tant à la dignité d'une catin sur qui est passée un tiers des dockers de Londres pour lui réserver un traitement particulier. Après tout, pour avoir profité moi-même des charmes d'Ailein, j'ai un certain... lien avec ce "Nathe". Nous avons parcouru les mêmes chemins, finalement."

Il fit le pas qui les séparait tous deux. Son visage, à la joue ensanglantée, n'était plus qu'à quelques centimètres de celui du jeune homme.

"Ailein me doit une somme importante, monsieur. Ailein s'est engagée sur un contrat. Si elle veut le briser, elle devra obtenir la décision d'un juge, ce qui me semble difficile vu le dossier - sans parler bien sûr de mes contacts. Si vous êtes disposé à étouffer cette affaire, j'en suis fort aise : après tout, je ne tiens pas non plus à des mois de procédure. Par contre, avez-vous les fonds suffisants pour régler les détails de cette affaire ?"

Sa mâchoire était serrée ; il n'aimait pas ce qu'il disait, mais ne voulait pas faire éterniser leur dispute. Les mains croisées dans le dos, il fit un signe distrait pour les deux brutes : celles-ci comprirent immédiatement ce qu'il voulait et se placèrent sur les côtés, aux coins de la vision de Nathanael, concentrée évidemment sur leur employeur.

"Déjà, ma canne, s'il-vous-plaît."

Il leva sa main devant lui, tandis que les deux brutes étaient collées aux murs de la ruelle et étaient presque dans le dos d'Ailein et de Nathanael. A un seul geste de leur patron, ils fonceraient vers les deux tourtereaux - à eux donc de bien choisir leurs prochains mots.

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